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4H,5F 5 H, 5 F Distribution modulable pour troupe Pièces pour jeunes Liste des pièces
SC. 1 : Nicolas et Sylvie Revenir à la pièce
NICOLAS,
rentrant.
– Mais nous sommes le 14 février !
SYLVIE,
le
suivant.
– Et alors ?
NICOLAS. – C’est
la Saint-Valentin !
SYLVIE. – Et
alors ?
NICOLAS. – Arrête
de répéter “Et alors ? “!
SYLVIE. – Moi,
j’ai répété “Et alors ?”, et alors ?
NICOLAS. – Tu me
provoques, Sylvie, tu te fous de moi.
SYLVIE. – Moi ?
Mais non, mon chéri.
NICOLAS. – Mon
chéri ? Alors que tu m’annonces que tu veux divorcer…le 14 février ?
SYLVIE. – J’aime
bien te taquiner, Nicolas.
NICOLAS. – Ah,
c’est…c’est une taquinerie ? Tu n’étais donc pas sérieuse ?
SYLVIE. – Mais
si, je suis sérieuse. Alors, je te taquine en m’appelant “Mon chéri”.
NICOLAS. – Si tu
es sérieuse, arrête de me taquiner. L’idée de divorcer ne me fait pas rire.
SYLVIE. – Moi si,
ça met du piment.
NICOLAS. – Du
piment ? Tu sais bien, Sylvie, que je n’aime pas manger très épicé.
SYLVIE. –
Apprends : ce qui est fade ne mérite pas d’être vécu.
NICOLAS. – Je
n’ai pas envie d’entendre tes propos philosophiques.
SYLVIE. – Dire
que ce qui est fade ne mérite pas d’être vécu, c’est de la philosophie ?
NICOLAS. – Je ne
pense pas que ce soit de la cuisine.
SYLVIE. – Si,
Nicolas : de la cuisine intérieure…fade…sans piment…intérieur puisqu’il y a du
piment extérieur.
NICOLAS. –
Comment ça : du piment extérieur ?
SYLVIE. – Tu
manges fade ici, tu pimentes ailleurs.
NICOLAS,
décontenancé.
– Je…je pimente ailleurs ?
SYLVIE. – Une
pincée çà et là.
NICOLAS,
même
jeu. –
Une pincée ?
SYLVIE. – Une
pincée d’infidélité : une maîtresse par-ci, une maîtresse par là.
NICOLAS,
même
jeu. –
Mais…mais qu’est-ce que tu racontes ?
SYLVIE. – Je
raconte ta vie : aujourd’hui, Alice. Hier : Carole. Avant-hier : Marianne.
NICOLAS. – Une
par jour : tu me prêtes une fameuse santé.
SYLVIE. – On ne
prête qu’aux riches, à ceux qui en ont beaucoup.
NICOLAS. –
Beaucoup d’argent ?
SYLVIE. –
Beaucoup de maîtresses.
NICOLAS. – Tu
fabules. Je ne t’ai jamais trompée.
SYLVIE. – Mais
c’est qu’il a l’air d’y croire.
NICOLAS. – Mais
évidemment que j’y crois.
SYLVIE. –
Collectionneur…et mythomane.
SCENE 2
ANGELIQUE,
rentrant.
– Veuillez m’excuser, Maître, mais je vous avais posé une question et vous ne
m’avez pas répondu.
NICOLAS. – Je… je
n’ai pas répondu ?
ANGELIQUE. – Et
madame Lenoir attend. Elle voudrait que vous reportiez son rendez-vous.
NICOLAS. – Eh
bien, reportez-le.
ANGELIQUE. – A la
semaine prochaine.
NICOLAS. – A la
semaine prochaine, Angélique ? Vous partez déjà en week-end ? Mais il n’est que
onze heures trente.
ANGELIQUE. – Mais
non, je ne pars pas déjà en week-end. Elle veut reporter son rendez-vous à la
semaine prochaine.
SYLVIE,
ironique.
– Mais oui, enfin, tu n’avais pas compris, Nicolas…mon chéri ?
ANGELIQUE. –
Voilà, vous n’aviez pas compris, mon ch…heu…Maître.
NICOLAS. – Non…Je
n’avais pas saisi.
(Regardant Sylvie.)
J’ai d’autres soucis en tête.
ANGELIQUE. –
Alors, que dois-je lui dire ?
NICOLAS. –
Regardez l’agenda et fixez-lui rendez-vous mais pour la semaine prochaine, ça me
semble compliqué.
ANGELIQUE. – Donc
je lui dis que c’est compliqué ?
NICOLAS. – Mais
je vous ai dit de regarder l’agenda.
SYLVIE. – Mais
oui, regardez l’agenda, Angélique, pour voir s’il n’y a pas de possibilité pour
la semaine prochaine.
ANGELIQUE. –
Bien, Madame.
(Elle ne bouge pas.)
NICOLAS,
à
Angélique.
– Elle attend.
ANGELIQUE. –
Qui ?
SYLVIE. – Madame
Lenoir, Angélique.
ANGELIQUE. – Elle
attend ?
NICOLAS. – Mais
oui : au téléphone.
ANGELIQUE. – Ah
oui, j’oubliais.
NICOLAS. – Alors,
allez-y. Pronto !
ANGELIQUE. –
Pronto ?
SYLVIE. –
Rapidement. Elle attend.
ANGELIQUE. –
C’est juste. Je m’excuse.
(Elle repart.)
NICOLAS. – Elle
n’a pas inventé l’eau chaude, celle-là.
SYLVIE. – Ni le
fil à couper le beurre. Je me demande sur quels critères tu l’as engagée… mon
chéri… Des critères cu…linaires, peut-être ?
NICOLAS. –
Cu…linaires ?
SYLVIE. – Oui, à
base de piment, de cuisine pimentée, mon lapin, mon chaud lapin.
NICOLAS. – Chaud
lapin ? Me voilà transformé en civet à présent…mais un civet auquel je ne goûte
que très modérément, Sylvie.
SYLVIE. – Tu y as
pourtant souvent mordu à pleines dents, mon chaud lapin, dans ces lapines.
ANGELIQUE,
revenant.
– Je m’excuse.
NICOLAS. – Que se
passe-t-il encore ?
ANGELIQUE. – J’ai
oublié ce que je devais dire.
SYLVIE. – Vous
devez regarder s’il est possible de reporter son rendez-vous à la semaine
prochaine.
NICOLAS. – Mais
ça me paraît mal barré.
ANGELIQUE. – Mal
barré ? Je dois la barrer dans l’agenda ?
SYLVIE. – Mais
non ! Qui vous a dit ça ?
ANGELIQUE. – Mais
c’est vous, ché…heu Maître.
NICOLAS. – Je ne
vous ai rien dit de tel.
ANGELIQUE. – Mais
si, je vous assure.
SYLVIE. – Il vous
a dit que c’était mal barré : c’est différent.
NICOLAS. – Mal
barré, c’est une expression, Angélique.
ANGELIQUE. – Une
expression ?
SYLVIE. – Il a
voulu dire par là qu’il y avait peu de chances qu’on puisse reporter son
rendez-vous à la semaine prochaine.
ANGELIQUE. – Donc
je ne dois pas la barrer, la supprimer dans l’agenda ?
NICOLAS. – Non :
vous consultez l’agenda et vous lui refixez un autre rendez-vous.
SYLVIE. – C’est
ce qu’on essaie de vous expliquer depuis cinq minutes.
NICOLAS. – Donc
il y a au moins cinq minutes qu’elle attend au téléphone pour que vous lui
répondiez. Allez-y.
ANGELIQUE. –
Pardon. Veuillez m’excuser mais je n’avais pas bien compris.
(Elle
sort.)
SYLVIE. –
ça, on l’avait remarqué.
NICOLAS. – Si tu
avais décroché toi-même, Sylvie, puisque tu es employée au secrétariat aussi, on
n’en serait pas là.
SYLVIE. –
Pourquoi « employée au secrétariat aussi » ?
NICOLAS. – Tu
n’es pas seulement mon épouse, tu travailles aussi à mi-temps à l’étude.
SYLVIE. – J’y
travaille aussi, oui, comme tes deux autres clercs. Mais voilà, au lieu de
décrocher, j’ai demandé à te parler en particulier.
NICOLAS. – Alors
que nous avions toute l’après-midi pour ça puisque tu m’as demandé de fermer
l’étude à midi.
SYLVIE. – Pour
mieux fêter la Saint-Valentin par un déjeuner en amoureux…mon chéri.
NICOLAS. – Tu
parles d’une Saint-Valentin ! Tu m’annonces que tu veux divorcer.
ANGELIQUE,
revenant.
– Excusez-moi, Maître, mais Nadine me dit que je dois quand même barrer madame
Lenoir dans l’agenda demain.
NICOLAS. – Si
vous lui refixez un rendez-vous dans une semaine, oui.
ANGELIQUE. – Mais
vous m’aviez dit le contraire.
NICOLAS. – Mais
non.
SYLVIE. – Je
pense que si.
NICOLAS,
à
Sylvie.
– Tu ne vas t’y mettre, toi aussi ?
(Puis
à Angélique.)
Et vous, allez répondre au téléphone…si vous avez enfin compris.
ANGELIQUE. – Je
pense que oui, Maître.
(Elle repart au bureau.)