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4H,5F 5 H, 5 F Distribution modulable pour troupe Pièces pour jeunes Liste des pièces
SCENE
23 : OLIVIER et ISABELLE
(Ils sont assis devant
une table. Ils jouent à un jeu de société. Elle est habillée de façon très
sexy.)
ISABELLE. – Mais non,
je ne repartirai plus, petit cœur adoré.
OLIVIER. – Sûre ?
ISABELLE. – Sûre. En
tout cas, la rose éternelle que j’ai trouvée sur mon pare-brise et le petit mot
où tu t’excusais pour tes maladresses, c’était trop chou. Joue.
OLIVIER,
tirant une carte et lisant.
– Quelle est la partie de mon corps que tu préfères ?
ISABELLE. – Ton visage
que je peux toucher pendant l’amour.
OLIVIER,
souriant.
– Il y a d’autres choses que tu peux toucher à ce moment-là.
ISABELLE. – Chut ! Joker.
(Tirant une carte à
son tour.).
C’est la même question.
OLIVIER. – Tu le sais,
je te le dis régulièrement : tes seins. Ils sont tellement magnifiques. Les plus
beaux seins du monde sont ceux de la femme qu’on aime.
ISABELLE. – Merci. Je ne me lasse pas de l’entendre. Vas-y.
(Il retire une
carte.)
OLIVIER. – Faire
jonquille, c’est faire l’amour à la fin de l’hiver. Vrai ou faux ? Attention à
la pénalité en cas de mauvaise réponse.
ISABELLE. – Je dirais
non parce qu’on ne va quand même pas attendre jusque-là.
OLIVIER. – Sûrement
pas. Bonne réponse, c’est tromper son partenaire. On dit jaune cocu.
ISABELLE. – Et si c’est
un cocu encore bien jeune ? On dira un cocu encore bien vert, pourtant.
OLIVIER. – Et s’il
l’apprend, il sera peut-être rouge de colère aussi.
ISABELLE. – Surtout si c’est un homme qui en a vu de toutes les couleurs. A moi.
(Elle retire une carte.) C’est sans pénalité.
(Elle lit.)
Qu’est-ce que tu aimerais que je te masse ?
OLIVIER, amusé.
– Hé, hé ! … Non, le dos, ça me suffirait amplement.
ISABELLE. – A moi aussi. (Il retire une carte.)
OLIVIER. – Ah avec
pénalité éventuelle. (Il lit.) Le triangle des Bermudes désigne une
pratique sexuelle à trois.
ISABELLE. – Je n’y
connais rien en sexe à trois mais je vais dire oui.
OLIVIER. – Mais non,
Isa, enfin, le triangle des Bermudes, ça ne te fait penser à rien ?
ISABELLE. – Non.
OLIVIER. – Ecoute.
(Il lit la réponse.) Cet endroit du globe réputé dangereux et qui fait peur
désigne en fait le sexe de la femme.
ISABELLE. – Eh bien,
j’ignorais que c’était dangereux et que ça pouvait faire peur.
OLIVIER. – Le triangle
des Bermudes ?
ISABELLE. – Non, le
sexe de la femme.
OLIVIER. – Aux grands
timides sûrement mais je ne le suis plus avec toi.
ISABELLE. – Donc ?
OLIVIER. – Donc c’est
un endroit où j’aime beaucoup m’aventurer.
ISABELLE. – Hm ! Nous
verrons ça le plus vite possible.
OLIVIER. – Hm ! Oui,
très vite mais en attendant, il y a une pénalité.
ISABELLE. –
ah oui. Et laquelle ?
OLIVIER, lisant.
– Allez embrasser votre partenaire dans le cou pendant cinq secondes.
ISABELLE, se
relevant. – Si ce n’est que ça.
OLIVIER. – J’aurais dû
tricher. (Elle l’embrasse dans le cou.) Un, deux, trois, quatre, cinq.
ISABELLE, retournant
s’asseoir. – Et si tu avais triché, qu’aurais-tu dit comme endroit ?
OLIVIER. – La pudeur et
la décence m’interdisent de le préciser davantage.
ISABELLE. – Précise-moi
alors ceci. (Elle tire une carte et lit.) Si tu invites une dame chez toi
pour faire l’amour, lui diras-tu que c’est pour montrer tes estampes
japonaises ?
OLIVIER. – Non parce
que je lui montrerais autre chose que mes estampes japonaises.
ISABELLE. – Oh ! Et
quoi donc ?
OLIVIER. – Là aussi, la
pudeur et la décence m’interdisent de le préciser davantage.
ISABELLE. – Mais, moi,
je vous précise que ce que vous avez dit, très cher, …
OLIVIER. – Bon marché.
ISABELLE. – Ce n’est
pas la bonne réponse.
OLIVIER. – Ah bon ?
J’aurai donc une pénalité également ?
ISABELLE. – Exactement parce que
(Elle lit.)
cela désignait bien une pratique des années 70, c’était un prétexte culturel.
OLIVIER. – Aujourd’hui,
on est plus direct, on met moins de gants.
ISABELLE. – On a raison
parce que les gants, pour faire ce genre de choses…
OLIVIER. – Ce n’est pas
pratique. Et donc ma pénalité ?
ISABELLE,
lisant.
– Embrassez votre partenaire sur les genoux en vous mettant également…
OLIVIER. – A genoux, j’avais compris.
(Il s’agenouille et
vient lui embrasser les genoux.)
ISABELLE. –
Heureusement qu’ils étaient déjà découverts.
OLIVIER. – Heureusement ou malheureusement et tu ne perds rien pour attendre.
(Il se
rassoit, prend une carte. Il sourit.)
Encore une pénalité possible.
(Il lit la
question.)
L’expression « La petite mort » désigne l’orgasme …
ISABELLE. – Je crois
que oui. Je me demande même si Brassens n’en parle pas dans une de ses chansons.
OLIVIER. –
Effectivement. Bravo Isa.
ISABELLE. – Merci. A toi.
(Elle tire une
carte.)
Hé ! Hé ! Pénalité aussi.
(Lisant.)
Si je fais la grève du sexe, est-ce que je fais le chapeau du commissaire ?
OLIVIER. – Bon, je me
lance. Ce serait oui.
ISABELLE. – Eh bien,
c’est non, cela désigne une … Tu sais bien que je n’aime pas le dire…C’est
quelque chose que je dois faire avec ma bouche.
OLIVIER. – Je vois, je
vois. Et donc, en pénalité, tu dois donc m’en faire une, c’est ça ?
ISABELLE. – En
pénalité ? Mais c’est toi qui viens de perdre.
OLIVIER. – Ah bon, tu
es sûre ?
ISABELLE. – Tout à fait sûre. Et voilà donc la pénalité.
(Elle lit.)
Mais ce n’est pas une pénalité, ça !
OLIVIER. – Quoi ? Je
suis tout ouïe.
ISABELLE,
lisant.
– Si vous êtes un homme…
OLIVIER, se
relevant.
– J’en suis un.
ISABELLE,
même jeu.
– Relevez-vous…
OLIVIER. – C’est fait.
ISABELLE. – … et allez
faire l’amour à votre partenaire sur le coin de la table.
OLIVIER,
jubilant.
– C’est comme si c’était fait.
NOIR